Monga veut uniformiser les process et apporter plus de fluidité au property management
Business Immo : Quel constat vous a mené à fonder Monga ?
Avidan Koubi : Au cours de mes sept ans passés dans le secteur immobilier au sein de la banque d’affaires Kalstone, où j’accompagnais des investisseurs professionnels, j’ai constaté que les administrateurs de biens et les bailleurs (des privés aux institutionnels), rencontraient des difficultés en matière de property management, particulièrement sur le plan de la gestion technique. L’occupant qui rencontre un problème a souvent le sentiment de ne pas être accompagné assez rapidement et de manquer de visibilité sur le suivi de sa requête. Face à lui, le property manager est accaparé par le traitement des requêtes techniques, un processus chronophage, répétitif et peu créateur de valeur, et a souvent des difficultés à identifier le bon prestataire au bon prix. Enfin, la fragmentation des près de 400 000 sociétés du secteur du bâtiment rend difficile la rationalisation du traitement et du coût des interventions. Monga a donc été lancé en janvier 2020 avec l’ambition d’uniformiser les process, d’apporter plus de fluidité dans les échanges et d’optimiser la valorisation des parcs couverts tout en offrant une qualité de services inédite sur le marché actuel.
BI : Quelle solution propose Monga aux property managers/administrateurs de biens et bailleurs pour résoudre ces problématiques?
AK : Avec mon associé, Kevin Valensi , nous avons pensé Monga comme une solution digitale avant tout, puisque le principal point de friction se trouve dans la transmission et la lisibilité de l’information, avec un sous-jacent serviciel très fort. D’abord, nous mettons à disposition des professionnels de l’immobilier un dashboard permettant de générer des missions sur des sujets allant du dépannage et de la maintenance jusqu’au gros œuvre, sur tous corps d’état et sur toute la France. Avant tout, il rend possibles le pilotage et le tracking opérationnel de chacune de ces missions étape par étape, en intégrant notamment tous les documents associés (devis, factures, rapports d’intervention).
Le deuxième outil est une application à destination des occupants qui permet également de créer le carnet d’entretien digitalisé du lot. Avec cette plate-forme, que nous avons voulue très didactique pour favoriser une utilisation simple, l’occupant pourra faire remonter toutes ses problématiques et ses besoins d’intervention en indiquant la nature du souci et le niveau d’urgence de la requête. Il pourra ensuite obtenir la validation de sa demande et planifier le rendez-vous avec le prestataire qui aura été mandaté. En outre, l’outil permet au property manager, sur une seule base de données, de conserver le tracking technique du lot, ce qui permet de participer à la prévision de l’obsolescence des équipements et à la maintenance prédictive des actifs couverts.
Par ailleurs, Monga mise sur un réseau de professionnels partenaires issu d’un processus d’audit très rigoureux et eux aussi équipé de l’interface Monga destinée aux professionnels du bâtiment. Avec les économies d’échelles et les partenariats que nous développons, nous arrivons à obtenir des prix inférieurs de 10 à 15 % par rapport au benchmark , à prestations égales.
BI : Où en est Monga dans son développement?
AK : Parmi nos premiers clients ont figuré le groupe Foncia, Nexity et le Groupe Duval. Fort de notre développement sur l’ensemble du territoire national, nous comptons aujourd’hui 40 clients, représentant plus de 300 000 lots, parmi lesquels figurent des gestionnaires locatifs, des syndics et des bailleurs, mais aussi des courtiers en assurance et des services d’assistance. Aujourd’hui, la majeure partie de notre activité est réalisée sur le secteur résidentiel, notamment en réponse au retour très fort des investisseurs institutionnels sur cette classe d’actifs. Pour autant, notre solution se déploie sur toutes classes d’actifs, notamment le bureau et le commerce.
À ce titre, nous venons d’ailleurs de remporter un appel d’offres, portant sur une opération de réhabilitation complète (gros œuvre, terrassement et tout corps d’état) sur une surface d’environ 2000 m² située dans le 16 arrondissement de Paris face à des majors de l’industrie tels que Dumez Groupe Vinci et Spie Batignolles. Nous avions, dans le cadre de cette opération, été mandatés par le family office propriétaire pour identifier et challenger les acteurs les plus à même de répondre aux contraintes techniques et budgétaires de l’opération.
BI : Quelles sont vos ambitions de croissance?
AK : Notre objectif est de couvrir au minimum 500 000 lots avant n 2022 et de continuer d’étendre le maillage de notre réseau de professionnels partenaires à l’échelle nationale.
Après avoir enregistré un volume d’affaires de plus de 1 M€ sur la première année d’activité, et éprouvé la rentabilité de notre modèle, nous tablons sur un volume d’affaires de 5 à 7 M€ et un revenu récurrent annuel de plus de 400 000 € en 2022. Pour nous installer comme un acteur indétrônable du marché, nous travaillons main dans la main avec des structures immobilières de premier plan avec qui des synergies sur plusieurs verticales sont en cours de déploiement.